Dive de Couhé : Les travaux de restauration à la Jouetterie, Chatillon

Dive de Couhé : Les travaux de restauration à la Jouetterie, Chatillon

En amont et en aval de cette opération :
Les travaux s’inscrivent dans la continuité d’autres réalisés en amont et en aval Châtillon bourg, Abbaye de Valence et aval de Couhé. La restauration d’un cours d’eau se prévoit sur plusieurs années voir plusieurs dizaines d’années selon les problématiques, la longueur, les coûts, les enjeux …
Sur le territoire du Syndicat, la participation des propriétaires, agriculteurs, employés communaux amènent à des résultats sur le long terme. Des échanges et du temps permettent de nous améliorer. Les travaux réalisés par d’autres syndicats, communauté de communes, entreprises,… sur d’autres cours d’eau plus ou moins comparables permettent des retours d’expériences profitables à tous.

Les travaux réalisés en 2012 à la Jouetterie concernent la restauration  de la Dive de Couhé sur 300 m environ qui a été curée dans les années 70. Les travaux ont fait l’objet d’une déclaration de travaux auprès de la DDT (Direction Départementale des Territoires), de 75% de subvention pour une dépense totale de 5 313€ et la participation de partenaire technique. La partie suivante présente le déroulement des travaux. 

1- Objectif 

L’objectif de l’aménagement est de restaurer deux radiers, un abreuvoir, de planter sur 300 mètres env. avec une clôture de manière à améliorer l’hydromorphologie du cours d’eau et de limiter l’impact des vaches sur les berges. Les travaux sont réalisés avec une forte participation des agriculteurs. 

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  A l’origine il n’était prévu que de refaire l’abreuvoir, mais les agriculteurs disposaient d’une grande quantité de pierre proche du site et étaient d’accord pour effectuer des travaux plus importants.  (Fiche projet)

2- Evolution du projet

Après le constat de dégradation par les vaches et à un autre niveau le curage de la rivière dans les années 70, un premier contact avec les agriculteurs propriétaires, Thierry et Christian M. en août 2011 nous a amené à projeter des travaux de plus grande envergure. Une déclaration de travaux a été faite avec une note explicative permettant de mettre sur papier la discussion avec eux et également d’étayer la demande de subvention. (voir la déclaration de travaux et la note explicative). Une fois l’accord de l’administration donné pour effectuer les travaux ainsi que l’accord des organismes financeurs, en l’occurrence l’agence de l’eau et le Conseil Général, nous avons évoqué le projet aux partenaires techniques. 

La LPO a participé au projet pour des plantations et le maintien du site en prairie sous convention avec les agriculteurs. 

Les travaux se résument à recharger le radier existant (photo de gauche) avec pierre de champs pour élever la lame d’eau d’environ 10-15cm, un second radier à environ 250 mètres en aval correspondant à l’emplacement d’un ancien radier (photo de droite), la protection de berge sur environ 150 mètres (photo du milieu), des plantations, la pose d’une clôture. La clôture ainsi que les pierres, soit environ 250 m3 de pierres de toutes tailles en mélange avec un peu de terre, ont été fourni par les agriculteurs. 

3 – Evolution du chantier

Après l’accord de l’administration (DDT et l’avis de l’ONEMA), le chantier a pu débuter fin mars 2012. La météo, facteur essentiel, nous a permis de débuter alors qu’en temps normal, ces prairies sont inondées. Dans un premier temps, les pierres ont été amenées près de la rivière avec le chargement à la pelleteuse des pierres dans les remorques. Trois tracteurs avec leur remorque ont permis d’effectuer des rotations sans arrêt (le tas de pierre se situé à moins d’un kilomètre du site). Deux tracteurs et deux remorques nous ont été prêtés par les agriculteurs. La pelleteuse a ensuite réalisé le radier amont, la protection de berge en descendant le cours d’eau jusqu’au second radier.  

La réalisation du radier doit être assez large environ 5-6 m pour pouvoir apporter les pierres à la pelleteuse sur l’autre rive. Lors de l’opération, il faut attendre une nuit pour que les lignes d’eau créées soient bien visibles afin de ne pas provoquer à terme d’érosion sur les berges en aval. Pour ce faire le radier est légèrement plus haut sur les cotés et des pierres plus grosses sont disposées ça et là dessus pour créer une dynamique de courant et des caches. Ceci en sachant que le radier va se modifier avec le temps, les crues, ou plutôt les hautes eaux reprofilent sur le moyen, long terme la forme du radier. Le niveau de l’eau, à l’étiage, peut également jouer sur les effets de l’aménagement. Il faut ainsi prévoir une visite et une journée de pelleteuse au cas où. 

Sur cette partie, il aurait été judicieux de disposer une banquette. Une banquette correspond à un avancement de terre exondé en étiage, inondé en partie en débit moyen et inondé complètement en hautes eaux. Cette avancée permet de rétrécir la section (largeur) du cours d’eau. 

Conclusion

Le chantier a durée 8 jours à 3 personnes avec une pelleteuse 16t, environ 250 Tonnes de pierres et de terre ont permis de stabiliser les berges, de créer un radier et d’en recharger un autre et aussi permis de réduire la section du lit mineur de la Dive sur ce tronçon. Des plantations sur environ 300 mètres avec l’aide de stagiaire ont complété l’opération.

D’un point de vue humain, les travaux ont réuni plusieurs acteurs, agriculteurs, pêcheurs, LPO,… nécessitant une coordination et des compromis. L’écoute et l’avis des acteurs permettent de concilier des objectifs globalement communs et les actions ont pu se faire grâce ces compromis en relativisant sur des enjeux assez faibles sur le site en comparaison de terre très productive ou de zone protégée ou encore de zone de reproduction/habitat très particulier. Néanmoins ces travaux ont été une très bonne expérience s’inscrivant dans la continuité d’autres déjà réalisés et d’autres prévus sur ce cours d’eau. 

Commentaires après travaux : 

Les objectifs ont été atteints, le chantier a pu se dérouler correctement compte tenu de l’accès facile au site et de la météo. Il manque toutefois dans la restauration une banquette et peut-être un radier intermédiaire un peu moins haut que ceux réalisés. La souche installée aurait pu être à l’envers pour offrir davantage de cache, « elle fait un peu posée au fond » (commentaire d’un agent). Par rapport aux acteurs, les travaux sont le fruit d’une synergie où chacun a trouvé « sa place » en contre partie de petits compromis, ceci étant, les enjeux financiers, patrimoniaux et « affectifs » sont faibles permettant ainsi d’avancer sans bousculer. 

Quelques pêcheurs nous ont rapporté leurs avis (très positifs « faudrait en refaire partout sur la Dive ») et les résultats de leurs pêches (perche de 1.4kg après le deuxième radier, des écrevisses, brochets (70-90cm)… Enfin les agriculteurs, deux ans après les travaux, sont satisfaits de l’opération et nous disent « faudrait le faire partout sur la Dive » (même commentaire que les pêcheurs). Ils n’ont pas de remarque particulière malgré des relances sur le sujet pour nous permettre de nous améliorer. 

Nous suivons l’évolution des radiers, des berges,… Les protections des plants seront enlevées courant de l’année 2015-2016 avec éventuellement quelques compléments de plants. Des travaux sont prévus en amont et en aval dans le même style.