Historique du syndicat

Le Syndicat Mixte des Vallées du Clain Sud est issue de la fusion de trois syndicats au 1er janvier 2016 : le Syndicat Mixte du Clain Sud, le Syndicat Mixte d’Aménagement du Val de Clouère et le Syndicat Intercommunal d’étude et d’aménagement du Palais et de la Rune. (l’arrêté préfectoral de juin 2018).

En 2020, suite à l’adhésion de la Communauté de Communes Mellois en Poitou le Syndicat s’étend en Deux-Sèvres sur la Dive de Couhé et la Bouleure. Le linéaire de cours d’eau s’élève à 756km environ sur 1 563km² de bassin versant pour une population de 58 000 hab. (arrêté préfectoral du 14 novembre 2019)

Ancien Syndicat Mixte du Clain Sud

Le Syndicat Mixte du Clain Sud a été mis en place par les élus des collectivités (18 communes) en 2001 suite aux dégâts de la tempête en 1999 pour retirer les arbres et embâcles en travers des cours d’eau. La collectivité ainsi créée a pu bénéficier des aides de l’agence de l’Eau, du Conseil Régional et du Conseil Général et dès lors recruter un technicien de rivière et 3 agents en contrat aidé (CES puis CEC devenu aujourd’hui CAE) pour entretenir des cours d’eau.

Au fil des années, le poste de technicien a été conservé ainsi que deux postes sur trois en qualité d’agent pour continuer l’entretien et de plus en plus réaliser des travaux de restauration de cours d’eau. En 2006, la LEMA change les orientations budgétaires. Les partenaires financiers favorisent davantage les actions de restauration que les travaux d’entretien.

Présidents du Syndicat Mixte du Clain Sud

de 2001 à août 2013 : Patrick Pellerin
de 2013 à mai 2014 : André Sénécheau
de mai 2014 à décembre 2015 : Philippe Bellin

Ancien Syndicat Mixte d’Aménagement du Val de la Clouère

Le Syndicat Mixte d’Aménagement du Val de la Clouère a été mis en place par les élus des collectivités en 1960.

Présidents du Syndicat Mixte d’Aménagement du Val de Clouère

de 1960 à 1965 : Mr Phemoland
de 1965 à 1977 : Mr Pacaud
de 1977 à 1983 : Mr Crespin
de 1983 à 2001 : Mr Girard
de 2001 à 2011 : Mr Moreau
de 2011 à 2015 : Mr Bibaud

L’entretien des rivières avant le syndicat

L’entretien du Clain comme de nombreux cours d’eau devait se faire avant l’apparition des tronçonneuses et des tracteurs de différentes façons en fonction de la largeur du cours d’eau, de la présence de moulin, des habitants vivants autour, de la nature des sols et des espèces présentes. Il faut préciser qu’avant la guerre de 39-45, rares étaient les personnes sachant nager. Les cours d’eau alors trop larges et trop profond présentaient un danger trop grand pour intervenir sauf sur les radiers et les passages à gué. D’après l’analyse de Régis Barraud à partir de peinture ancienne de moulin, les berges des cours d’eau n’avaient que peu de ripisylve. Il est fort probable que les meuniers s’arrangeaient avec des habitants pour limiter le développement d’arbres trop grands en bord de cours d’eau, d’une part pour récupérer le bois (pour le chauffage), d’autre part pour éviter qu’il s’encastre dans les pelles du moulin (des moulins sont encore équipés de grille).

Dans les petits cours d’eau, où l’on peut avoir pied, les arbres étaient sans doute menés à maturité pour les exploiter en bois de chauffage. L’aulne et le frêne constituaient également une ressource en bois de travail comme les sabots pour l’aulne et comme manche d’outils pour le frêne. L’osier poussant également au bord des cours d’eau servait, et sert encore, à confectionner des paniers, des nasses,… cette espèce comme le frêne et le chêne étaient menées en tétard. Coupés en tête (1-2m) régulièrement, leurs rejets permettaient de multiples usages. Le marais poitevin en a d’ailleurs gardé les stigmates. Cette pratique se retrouve également sur les cours d’eau moyens et plus particulièrement aux abords de jardins rivulaires. 

Mais des questions se posent sur la nature des relations entre l’homme et les cours d’eau. Des sites antiques ont été découverts à Rom et Sanxay (respectivement au bord de la Dive de Couhé et la Vonne) alors que les cours d’eau sont, à ce jour, à sec ou en rupture d’écoulement. Cela suppose que les cours d’eau avaient des débits plus importants pour permettre le développement de village mais y-avait-il un entretien ? Notamment pour éviter que les ponts construits ne soient emportés par les bois. Utilisaient-ils les bois de rivière tels que le frêne et l’aulne ou préféraient-ils les essences d’arbre au bois plus dur tels que le chêne et l’orme pour la construction, les outils, le chauffage,… ?  Cette question sur l’entretien peut expliquer certains aménagements anciens qui en ont entraîné d’autres plus récents, en particulier les moulins et des pêcheries. Sur les cartes postales anciennes nous pouvons constater que les bords de berges sont « propres » avec très peu d’arbres et des cours d’eau très ouverts. Il est cependant  possible que les photos prises ne reflètent pas l’état des cours d’eau en général puisqu’elles ont été choisies pour donner un point de vue sur un paysage, donc un espace ouvert. En écoutant les anciens parler de leurs grands-parents, les rares échos d’entretien de rivière se portent essentiellement sur le faucardage avec le dail ou le râteau et sur le curage. Il faut entendre par curage, l’évacuation des cailloux, de la vase,… à la main et pas le curage à la pelleteuse. Il existe une exception pour la Bouleure vers Chaunay qui a été curée dans les années 20-30 avec une dragueuse. Outre ce contre exemple, le curage restait une opération légère comparée à la notion que représente ce terme aujourd’hui. Le curage d’une partie des cours d’eau suivant : la Dive de Couhé, la Bouleure, le Bé, le Payroux, le Maury, le Clain ; a été réalisé essentiellement pendant les années 65 à 80 avec l’utilisation de pelleteuse et parfois de bull dozer. 

Extrait du plan de masse des travaux hydrauliques sur la Dive de Couhé en 1974 (réalisé par EHO Etudes Hydrauliques de l’Ouest pour le SIVM de Couhé Vérac ancien nom de la communauté de communes de la Région de Couhé)

Une autre ressource d’information permet d’en savoir davantage sur l’entretien-l’aménagement de cours d’eau dans le passé : quelques affaires juridiques relatent des conflits entre les différents usagers, l’administration, les communes comme par exemple sur le Miosson et une affaire de curage (« Recueil des arrêts du Conseil, ou Ordonnances royales rendues en Conseil d’Etat », tome 6, 1824, p.336-346, pas d’exemple trouvé sur le territoire du syndicat). Il existe également des documents anciens propres à chaque moulin et étang ayant un droit d’eau, mais ils ne font pas mention de la méthode d’entretien même si l’entretien reste un devoir.

L’entretien de cours d’eau a sans doute changé depuis le XIXème pour différentes raisons : le chauffage au bois a été supplanté par le chauffage au fioul et parmi les bois de chauffage le chêne, l’orme et le charme sont privilégiés aux frênes et à l’aulne, enfin le travail en bord de rivière s’avère plus difficile qu’en plaine, surtout en hiver. En même temps, la déprise agricole et les guerres ont diminué les forces vitales des territoires ruraux amenant à délaisser des travaux peu ou pas urgent-important comme l’entretien de cours d’eau. En plus la diminution du nombre de moulins a sans doute contribué à l’augmentation de la ripisylve. Depuis, les arbres sont arrivés à maturité (environ 80-120 ans pour l’aulne et 120-180 ans pour le frêne selon les sources) impliquant des chutes d’arbres morts ou dépérissant. Il faut préciser que ces deux espèces sont sensibles à certaines maladies (Phytophtora alnii et la Chalarose du frêne) mais la quantité de bois mort en rivière provient surtout des tempêtes et des crues qui emmènent les bois. Dans les bois retirés nous constatons qu’environ 30% ont déjà été coupés.

Face à cette accumulation de bois, formant parfois des embâcles volumineux, les propriétaires riverains ne veulent pas s’en occuper. Les moyens nécessaires pour retirer un embâcle ou couper des arbres penchés, des arbres morts,… sont trop importants pour eux (barque, tronçonneuses, cuissardes, outils de débardage, connaissances des techniques de bucheronnage,…) et parfois dangereux. De plus certains ne peuvent plus physiquement ou ne veulent plus parce qu’ils n’ont plus d’intérêt, ou encore certains n’ont pas connaissance qu’ils sont propriétaires. 

Si vous avez des photos ou des cartes postales anciennes, cela nous intéresse, nous ne diffuserons les photos qu’avec votre accord bien évidemment.